Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/152

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horreur... La porlt^ do la cahaiH» clail ouv(M'Io. Le rheval niangoail sou avoine ilevaiil la porto. La lune so lovait. Le vent du soir l'ai.sait eraquer les fouilles d'un gros bouquet de hou\, renseigne du cabaret, i)iquéo au bout d'un. long bâton sur la dune; et on enlendail, quand j'allais au souil. la \oi\ do la nier iii\ isiblc (|ui mugissait, eonmio si elle eût voulu doniinor, sans y l'oussir, les voix stridentes de ces deux gosi(M*s qui ripiiio)! d'une façon si ertVoyiiblenient suraigu(> dans rinlcrieur do la maison » (1).

Le retour à Saint-Sauveur, par une belle nuit d'hiver, n'inspire pas moins heureusement Barbey d'Aurevilly. « ... Pas un nuage au ciel ; une lune à reflets d'émeraudo qui veloutait les objets et les verdissait à force de les pâlir. Je n'ai rencontré qui que ce fût, sinon deux vaches, au bout d'un pont, inunobiles comme deux statues de marbre noir et blanc, leurs yeux grand ouverts et rêveurs sur la lune. Elles avaient l'air sonmambules, ù force d'avoir l'air rêveur. Le bruit des roues du cabriolet n'a pas dérangé leur attitude. Elles avaient le muffie tourné vers la lune, en pleine lumière, hébétées ou fascinées, l'adorant peut-être. C'étaient peut-être des dévotes à la lune, que ces vaches ! J'ai fait arrêter le cabriolet pour mieux les voir. Le fermioi*. que j'inter- rompais dans le fil d'une de ses histoires, a eu une objection de bouvier et m'a rappelé a moi-même, en nie disant avec une condescendance indulgente : «. Elles ne sont x>cis bien bonnes, Monsieur Jeales! » Et nous avons roulé >>. (2)

(\) Relalioti inédile iPun voyar/e en Nonnatidie (1864\ (2) liid.