Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/279

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de l'art appuyé sur de la science. Grande pipée pour les niais ! Très peu original au tond, toujours en flagrant délit d'imitation de quelque chose ou de quelqu'un, mais croyant le dissimuler parla violence de son imitation et pai" répouvantable grimace qu'il fait faire à ce qu'il imite, M. Zola, qui voudrait retrancher la spiritualité humaine de la littérature et du monde, n'est en définitive qu'un singe de Balzac, dans la crotte du matéria- lisme, écrivant pour les singes de M. Littré ». Enfin, le 29 janvier 1S77, rendant compte de VAssonwiou', Barbey d'Aurevilly range M.Zola parmi les produits décomposés d'un naturalisme malsain, auquel se sont agrégés d'énormes et puants détritus d'un romantisme de bas étage et de mauvais lieu.

Les vrais réalistes, ce ne sont pas ces « déracinés», chez qui« la matérialité étouffe tout, la pensée, l'émotion, la passion, le drame et la vie ». Ce sont des fidèles du terroir, des Français, des Gaulois de la province: Léon Cladel, Ferdinand Fabre et Alphonse Daudet.

« L'auteur de la Fête votive de saint Bartholomée Porte-glaive, — dit d'Aurevilly, — n'est, à exactement parler, ni un inventeur dans l'ordre du roman ou du drame, ni un esprit d'aperçu qui voit les idées par-dessus les images, ni un écrivain... littéraire. C'est un peintre, un peintre à la plume, et d'une plume trempée dans le vermillon, rivale acharnée du pinceau. Les pusillanimes d'organisation, les vues ophtalmiques, les sens qui se croient délicats parce qu'ils sont faibles, se plaindront de la violence d'une œuvre qui, par la couleur et le style, rappellent Rubens et Rabelais ; mais moi, non ! Je tiens à honneur, pour M. Cladel, de lui signaler son origine, et je veux qu'aristocrate en Art, ce républicain en poli- tique soit fier, comme un paon, d'avoir de tels aïeux...