Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/28

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nillor » los livres do ses confrères. Son (léiiument l'a rédiiil aux iiiisèi-cs sans i^loirc de la presse (|Ui»lidieiiiio on iiebdoniadaii'e. 11 l'aillil coiMiaitre, Ini anssi, <^ les travaux forées de rhoinieur^quitlêvorèrenl lesdcM-nières aiHiées niélaneoliques du .urand poèlo qu'il ainiail lanl. — do Lainarline. jadis idole du peuple, et abaisse par rinp:ratilude de ses anciens courtisans à l'état de merce- naire et de déclassé dans sa propre patrie qu'il avait sauvée dun désastre. Si celte cruelle extrémité de malheur fui épai;iinéeà d'Aurevilly, il n'en eut pas moins a soutlrir des atloinles portées à sa dignité de solitaire.

Aussi s'est-il vong-é de ses mésaventures en disant tout le mal possible de la presse, qui était, en même temps que son g-agne-pain, la cause de ses tourments. Les institutions contemporaines ont ro(;u de lui, en saillies ironiques et en mordantes injures, la récompense de ce qu'il se voyait contraint à leur demand(M'. Quel plaisir ne prend-il pas à malmener les journalistes et qu'il doit jouir intérieurement des méprisantes paroles qu'il leur jette à la face, — à tous, sans s'excepter lui-même do la foule g-rouillante et famélique. Alors il se dédouble vraiment : il y a en lui le « folliculaire // qii'il hait el le lettré hautain qu'il chérit. Ce dédoublement de personnalité sauve son « individualisme », qui, loin <lo diminuer, va toujours s'accentuant avec les années. Chaque pas que d'Aurevilly fait dans la dure carrière des lettres accuse une recrudescence de son hostilité à l'endrcùl des asso- ciations, quelles qu'elles soient, et des réunions de journalistes auxquelles il est forcé d'apparlonir.

Croit-on, par exemple, que ce soit do gaité de co'ur ou dans dos dessoins d'ambition qu'd sollicilo d'écrire au Jiiui'iial des Ih'hdts et a la liei'nc des iJtu.i-Mnndrs .'^ On le méconnaîtrait grandement, si on lui prêtait de tels