Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/292

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dépasser a outrance ni sMsoloi- d'cMiK en une allilude superbenuMd dodai.uiuMis(\ 11 osl nécessaire i.\o vivre avec eux, sinon d'une vie intime, du moins en une espèce de commuiùou intellectuelle. Les solitaires, même U»s plus grands, — à part (-hateauhriaiul, peut-ètr(\ iTont jamais l'ait école. C'est pouniuoi l'on ii(> s'ctonnora point du p(Hit nombre de fervents, de l'anatiqnes et de disciples, (|u"a iTuconlivs sur sa route ou laissés der- rière lui, a l'abri de son omlii'c puissante, l'auteui- iV fhir Vieille Mailrcssc et des PropJiètes du Passé.

Pourtant, Userait injuste de dire qu'on ne peut trouver trace de son passage parmi les contemporains, de IS:^ jusqu'à nos jours. Un homme, connue d Aurevilly, ne traverse pas impunément plus d'un demi-siecle, — eut-il pris la précaution de se draper à la Cyrano de Bergerac dans l'orgueilleux manteau d'un " individualiste », et jetàl-il un ironique « iwscio vos » à la foule des lettrés, — sans nuirquer son empreinte en quelques cerveaux d'élite. «S'il n'a pas eu les lecteurs par cent mille, — écrivait M. Gustave Geffroy le 20 avril 1889, — Barbey d'Aurevilly a eu des complices ignores et surs dont les sensations ont été certainement violentes et ineflaçables. Si son influence ne s'est pas exercée en étendue, elle s'est au moins, sur quelques-uns, exercée en profondeur, et c'a été pour lui, s'il l'a su ou s'il l'a deviné, une com- pensation du sort ». Ces lignes d'un très clairvoyant admirateur, qui est un critique éminent, traduisent l'exacte vérité.

Mais il s'agit de préciser le gem'o d'action pai- laquelle d'Aurevilly, en s'emparant avec force de maiids esprits et en faisant la conquête de plusieurs âmes, a maidfesté sa puissance. On sait l'histoire de ses relations avec le bibliothécaire de Caen, Trebutien : c'est un des cas les