Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/30

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On vu a la prouve dans sa ligue de condiiili» a Te.uai'd do VAcadémio Franeaiso. A oelto iiislilulion-là il n'a, à aunino époque, rien demandé : ni fauteuil d'inniiorlol, ni prix lillérairos. ni prix... de verlu, — nulle laveur. Cela no lui est pas nn ol)slaclo, nu rontrairo cela ronpa.çe à « courir sus * à lAcadéniie. Elle gêne son '< iiulividua- lisnie ». elle lui semble une « ég-orgeuse /> de lah^ils et. une « étourt'euso » de conseiences ; elle gâte roriginalilé, elle anéantit Tinitialive personnelle, elle n'est qu'une petite chapelle, très encombrante, d'admiration et do congratulations réciproques. Quels crimes n'a-t-elle pas commis ? Bref, c'est une coterie éminemment funeste à la prospérité des Lettres et à la dignité des écrivains. Voilà pourquoi d'Aurevilly mène contre l'Académie française une vigoureuse campagne où l'assaillant se sent d'autant plus à l'aise et a d'autant plus de cdMir a la besogne que la lutte est exemple de mesquines rancunes, libre de tout souci, entièrement désintéressée.

11 ne faudrait pas croire, d'ailleurs, que les attaques de Barbey d'Aurevilly fussent des fantaisies de jeune homme. Elles étaient d'un homme nnlr et ne ressem- blaient en rien a une boutade. L'auteur de Y lùisovcrlêc avait Tm ans quand il écrivit ses fameux McdailUms. C'est l'âge où l'on commence d'ordinaire, où l'on a com- mencé même depuis longtemps, à réfléchir sur l'inutilité des batailles littéraires ou autres. C'est l'âge, aussi, où les plus acharnés détracteurs de l'Académie, repentants et contrits de leur attitude pa.ssée, ont déjà plié bagag-e et opère u!ie savante retraite en vue d'une candidature éventuelle au premier fauteuil vacant. Mais d'Aurevilly était l'homme des convictions profondes. Tout chez lui, même les assauts contre l'Institut, revêtait l'aspect d'une guerre sérieuse et grave. Son amour déçu de raclion y