Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/300

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éncrvoraiont leur force qui réside toute eu l'iiitégrité d'uue loi sans faiblesse et les anièneraieut peu à peu, presque iuseusiblenient, à une atlilude d'iudépendance tout à fait eu coutradictiou ou du nioius iuconséqueute avec les priucipes du Christ, source de l'absolue vérité. 11 impose un freiu aux ardeurs juvéniles qui, en cette anarchie d'une société bouleversée, ne savent pas se contenir et menacent de compromettre les destinées divines d'une révolution bienfaisante. Ainsi, il mérite les éloges des Jésuites et paie sa dette à l'Eglise avec une libéralité d'autant plus grande qu'il a à se reprocher plus d'erreurs dans le passé.

Mais les jours de destruction n'ont qu'une éphémère durée. Lorsqu'il s'agit de « rebâtir » un ordre social nou- veau sur les ruines de la Monarchie de Juillet, les fidèles de la Reçue dit Monde CatholUiac sont impuissants: la tâche dépasse leurs forces. Alors ils se séparent, sans espoir de retour en une communauté aussi étroite que celle qui fit de leurs efforts, pendant plus d'un an, un admi- rable faisceau d'énergie dépensée en pure perte. Barbey d'Aurevilly trouve refuge à V Assemblée Nationale, d'abord, d'où bientôt on l'écarté comme trop encombrant etoulrancier, puis ii\i\Mode,oi\ il exerce, durant de longs mois, une autorité prédominante et une sorte de magis- trature théocratique. C'est alors qu'il écrit ses Prophètes du Passé, dont le retentissement fut néamnoins peu pro- fond au sein de l'orthodoxie romaine, et qu'il met flamberge au vent avec tant d'éclat et de bruit pour la défense des intérêts monarchiques, des croyances religieuses, des principes absolutistes. C'est alors surtout qu'une singulière fortune lui échoit. 11 a le bonheur et le mérite de découvrir, un des premiers, le rare critique qui fut Paul de Saint-Victor.