Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/351

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on mémo lomps qu'à rimpaiiinlilé du vigilant édiloiii' de Diderot. D'Aurevilly put se dire que désonnais l'on n'aurait plus le droit de défigurer sa physionomie et de méconnaître la genèse de son œuvre.

Il était loin de compte ; mais il n'eut pas la douleur de constater une fois do plus à quel point les légendes rencontrent plus de crédit que l'histoire vraie. Lorsqu'il mourut, le 23 avril 1889, la presse fut unanime à saluer la dépouille de celui qu'on appelait depuis longtemps « le connétable des Lettres françaises », « le duc de Guise de la Littérature » (1); seulement les journahstes du boulevard éprouvèrent le besoin de réveiller, au sujet du mort, toutes les vieilles anecdotes et les sottes inven- tions qui, dès longtemps, défrayaient la conversation des salons.

Au total, il n'y eut que M. Coppée, dans le Soleil du 25 avril, et M. Bourget, dans le Figaro du 4 mai, à exprimer comme il convenait le deuil des Lettres fran- çaises. « Chez d'Aurevilly, le romancier surtout est

(1) P.umi les .nticles les plus saillants consacrés alors à Barbey d'Aure- villy, je citerai ceux de : M. Robert de Bonnières et M. Maurice de Fleury {Fif/aro, du 25 avril 1889), M. Henry Baiier {Echo de Paris), Santillane {OU Blas), M. Pédrc Lafabrie {Univers), M. Emile Cére {La France), M. Paul Belon {Le Parti Nalional), M. Kugène Veuillot (t;7aDe/-.v), M. Francis Chevassu {La Presse) M. Simon Boubéc {La Gazette de France), Caribert {Paris), Scaramoucbe {Gaulois), M. Gustave GelTroy {La Justice), M. Jean Lorrain {U Événement). — Le Correspondant, par la plume élégante et cliàtiée de Victor Fournel, fut (cliose incroyable!) presque juste pour d'Aurevilly. Natunllemenl, la Bévue des Deux-Mondes, fidèle à la tactique lie François Buloz, garda le ]dus complet silence. Dans la Justice du 20 juillet 188!), le itoètc normand Aristide Fremine donna (juclipies détails excellents sur la famille de Barbey d'Aurevilly, et plus tard .M. Cliarles Fremine comiiléta ces notes dans le Rappel. MM. Anatole France et Jules Lemaître furent délicieusement inexacts dans leurs chroniques du Temps.