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Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/355

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aux romans du Maître, l'Aristarque des Études, avec une prudence consoniniée, les étrangle, à la fin de son essai, en cinq pauvres petites pages qui ont la prétention d'être un cours de morale. Si encore ces cinq pages étaient consacrées au sujet ! Mais non. On n'en saurait seulement détacher dix lignes qui aient l'apparence d'une critique sérieuse. Le reste n'est que. digressions saugrenues et fantaisies de haut comique. Il est permis de se demander si le Père Cornut a lu les romans dont il cite les noms.

L'heure de la justice totale n'était donc pas encore venue pour Barbey d'Aurevilly au lendemain de sa mort. De IStO à ISIH), pendant tout un demi-siècle, bien rares sont ceux qui le connurent et le comprirent. Un long- travail de critique impartiale demeurait à faire sur les diverses parties de l'œuvre qu'avait laissée l'auteur des Prophètes du Passé et du Clievcdier Des ToucJœs. Ce labeur s'est accompli lentement, sourdement, obscu- rément parfois, grâce à la pieuse vigilance de dévoués amis intellectuels et par l'inconsciente collaboration du temps qui met tout à sa vraie place. Il s'est poursuivi pendant dix ans, avec des fortunes inégales, et ne semble pas jusqu'à présent achevé. Mais on peut du moins en déterminer les étapes successives et voir comment peu à peu l'opinion s'est établie sur le compte d'un homme qui fut grand par ses défauts aussi bien que par ses qualités.