Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/363

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coniiiiuue de leur œuvre ! la coiiK-iclcuce était trop rare pour ne susciter aucune polémique. Le premier coup de feu partit de la Revue des Deux-Mondes, — de la lourde main de M. Brunetière. Le l*""" septembre 1S92, sous ce titre : la statue de Baudelaire, le terrible critique de la maison Buloz, au nom de la morale outragée, lançait un bruyant défi aux propagateurs du culte baudelairien. Il n'accordait, en passant, qu'une brève mention à Barbey d'Aurevilly : et c'était pour le traiter de « vieux paradoxe ambulant ». Le mot, à vrai dire, ne sig-niflait pas grand'chose; et l'on pouvait s'étonner qu'un penseur, un esprit dogmatique n'eut trouvé que cette pauvre formule, plus méchante d'intention que de fait, pour caractériser l'auteur de plusieurs chefs-d'œuvre. Mais l'imprécision même du mot fit sa fortune ou plutôt son scandale. Décidément, d'Aurevilly n'avait point de chance avec la Revue des Deux-Mondes : maltraité par François Buloz pendant sa vie, il n'obtenait après sa mort, sous la férule de M. Brunetière, en guise de jugement, que la piètre boutade d'un écrivain de mauvaise humeur. Qui sait? il s'en fut peut-être réjoui.

Seulement, ses amis et admirateurs ne laissèrent point impunie l'irrespectueuse expression de l'Aristarque. Dans le Figaro du (3 septembre, M. Georges Rodenbach releva vertement l'incorrection commise et stigmatisa le procédé qui consiste à se débarrasser d'un gêneur en l'étranglant au coin d'une phrase. M. Henry Baiier fut plus sévère encore pour le '< factum /> du « scoliaste », dans V Écho de Paris du 12 septembre. Dans le même journal, M"'« Séverine vengea noblement, le septembre, la mémoire du romancier des Diaboliques. Et la défense se poursuivit avec ténacité : dans le Gaulois, du 25 sep- tembre, par la plume de M. Gaston Jollivet ; dans la