Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, L’œuvre, 1904.djvu/38

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lui-inôuu', s"il ;iliiliquail la moiiulic |>ail ^\c son imlopcMi- danoe. 11 iiavail foi qu'un lu puissance do la porsonnalilô développée sans entrave, (^esl unt^ loi nohle el liaulc, qui n'aura jamais assiv, do serviteurs, île convaincus el niènie do fanaliijues. Trop de gens feront toujours appel aux épaules d'auirui poui" se hisser au pinacle. Il ost beau, il est lion (pie (pu'l(pu>s-uiis ne recourent (pi'a leurs pro[)res forces, a Iimws ener,uit>s inliin(>s('la la conscience de leur valeur. Peut èliUMUonleronl-ils jilus leniemeiit a l'horizon du succès ; mais une fois qu'ils s'y seront établis, on ne les en délogera pas. Ils aunMil l)ien mérité cette suprême récompense.

De toute fa(;on, — et quoique jugement que l'on p)orto sur les campagiu^s acharnées do Barl)ey d'Aurevilly, — on ne peut nier sa Mère altitude et son désinléi'ossement parfait. 11 n'a voulu être que lui : c'est sudisanl. Car d'écrire des romans d'une facture très originale et, même à ne considérer que ce titre, inimitables : voilà, n'est-ce pas? un premier mérite. Mais mettre dans son œuvre le meilleur de son âme, son être tout entier, sans qu'on puisse accuser l'auteur de sottes confessions ou de con- fidences mal placées, — il y a là, à n'en pas douter, un mérite plus rare encore. L'individualisme, qui produit do tels hommes et de tels livres, est certainement bien- faisant.

Je pense qu'on s'e.xplique maintenant la haine des coteries et des cénacles chez l'autour 6' Une Vieille Miii- tresse et du Chcraiier Des Touches. Tout ce qu'il jug(>ait une diminution de la per.sonnalité, une alleinle à la valeur propre des individus, une étape vers le Iriompho fulm- ou possible des médiocrités, il l'a combattu sans merci. Pour moi, je lui sais g-ré d'avoir eu constamment souci de la noble indépendance de l'homme de lettres et de