Page:Grelé - Jules Barbey d’Aurevilly, essai d’une bibliographie générale, 1904.djvu/11

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contemporains les plus résolument hostiles à ses jugements passionnés. La postérité aurait tort de les dédaigner. Il y a beaucoup à y prendre et à y apprendre. C’est là encore une considération qui devait me décider à réunir en un tableau d’ensemble la liste de tant d’œuvres éparses. Il m’a paru dès lors que j’avais risqué une opinion fort téméraire quand, précédemment[1] je m’étais permis de déclarer qu’une étude bibliographique de Barbey d’Aurevilly ne s’imposait point pour l’heure. Je tiens à faire ici amende honorable de ce jugement hâtif et je n’ai pas moins à cœur d’exposer les raisons qui m’ont conduit à une conviction tout à fait contraire.

Si Barbey d’Aurevilly n’avait écrit que des romans, des vers et des livres de critique, sa bibliographie ne serait pas longue à établir. Au surplus, elle a été faite supérieurement, à cet égard, par M. Georges Vicaire, dans son Manuel de l’Amateur de Livres du XIXe siècle (Paris, librairie A. Rouquette, 1894). Antérieurement, M. Henri Danay avait donné sur notre auteur, à la Revue l’Art et l’idée (20 octobre), un essai bibliographique qui n’est pas sans valeur et qui possède entre autres le mérite d’avoir été le premier en date. Pour l’ensemble de l’œuvre de Barbey d’Aurevilly, on pourra se reporter à ces deux travaux. J’en ai, chemin faisant, au cours de l’étude qu’on va lire, signalé les omissions et rectifié les erreurs qui, du reste, sont minimes.

Mais Barbey d’Aurevilly a collaboré à d’innombrables journaux. Toutes les « variétés littéraires » (c’est ainsi qu’il les désignait), qu’il y a fait paraître n’ont pas été réunies en volumes. Celles-là mêmes qu’il a recueillies

  1. Cf. E. Grelé, Jules Barbey d’Aurevilly, L’Œuvre, p. 360.