Page:Grellier - De l’empoisonnement par le tabac chez les bêtes bovines.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 20 —

une si belle espérance, on doit leur savoir gré de l’avoir signalée, parce qu’on ne doit rien négliger de ce qui semble pouvoir donner prise sur une maladie aussi funeste ; mais il ne faut pas se reposer sur une aussi bonne opinion du tabac, tout au plus faut-il la considérer comme un simple aperçu, jusqu’à ce que de nouvelles observations, des faits concluants viennent la confirmer.

Comme complément de ce qui précède, je dois signaler l’influence que le tabac exerce sur certaines glandes dont elle active la sécrétion. Ainsi les glandes salivaires et buccales, qui subissent cette influence, donnent une quantité de salive plus abondante ; c’est ce qui explique le crachement fréquent, qu’on observe chez les fumeurs, crachement fâcheux, car il devient bientôt une cause d’épuisement et auquel certains médecins ont attribué d’une manière trop exclusive les inconvénients produits par le tabac. Une influence non moins remarquable se fait sentir du côté de l’appareil urinaire : on constate alors une augmentation marquée dans la sécrétion des urines. Abstraction faite de l’influence nerveuse, ne pourrait-on pas faire participer à la production de ce phénomène la présence du nitrate de potasse contenu en quantité assez notable dans le tabac ? Aussi, appliquée au traitement des hydropisies, cette plante peut donner des résultats avantageux, car on a observé que dans ces affections son action diurétique était des plus marquées.

En résumé, on peut dire que, si le tabac participe à l’évolution d’un grand nombre de maladies, il est des