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symptômes d’un empoisonnement par le tabac. Mais ignorant comment l’animal avait pu prendre cette substance nuisible, il interrogea le propriétaire. Ce dernier lui apprit « que le bœuf s’était détaché pendant la nuit et s’était introduit dans une grange voisine de l’étable où se trouvait du tabac : qu’en entendant du bruit dans la grange, il était accouru et avait trouvé le bœuf cherchant à fuir, emportant une manoque de tabac ; enfin qu’il avait alors arraché plusieurs feuilles, et que le reste avait été avalé par l’animal. » Mais était-ce les premières qu’il avait mangées ? ce n’est pas probable.

Comment expliquer chez l’espèce bovine cette avidité pour cette plante, avidité qu’on est loin d’observer chez les solipèdes ? Avant de passer à cette autre question, qui forme le second groupe de causes que j’ai établi, je dois citer la seconde observation, rapportée par M. Deynaud.

Appelé par un propriétaire pour visiter un bœuf qui se mourait, cet honorable praticien arrive auprès de l’animal qu’il trouve couché sur la litière, mais à une place autre que celle qu’il occupait habituellement. Pendant l’absence des gens de la ferme, l’animal s’était détaché : au fond de la grange se trouvait un vieux lit qui avait été complètement bouleversé : la paillasse avait été éventrée à deux ou trois endroits et traînée au milieu de la litière. Le bœuf gisait à côté de cette paillasse rendant son dernier soupir. Après avoir fait un examen suivi de l’animal et cherché par l’autopsie à reconnaître la cause d’une mort si rapide, il était encore dans la plus grande incertitude. Cependant l’idée lui vint de vider le rumen et là