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tan en décoction, car l’acide tannique agissant sur la nicotine la transforme en produit inoffensif. À ce sujet, M. Lanusse, sur la communication qui lui en a été faite par M. Miciol, ingénieur des manufactures des tabacs, cite les bons effets qu’a toujours produit l’acide tannique chez les ouvriers, qui, occupés à remuer les grandes masses de tabac en fermentation, subissaient l’influence fâcheuse des vapeurs de nicotine ; lui-même n’a eu qu’à se louer des résultats heureux que cette médication a produits chez le plus grand nombre des animaux qu’il a eu à soigner. On peut aussi recourir à l’emploi des préparations iodées, car l’iode neutralise l’action de la nicotine : dans ce but M. Bouchardat a préconisé la solution d’iodure de potassium iodurée : pour la préparer il fait dissoudre dans 1 litre d’eau 20 grammes d’iodure de potassium, puis il ajoute peu à peu 10 grammes d’iode. On peut, sans inconvénients, remplacer cette préparation par la teinture d’iode, car les effets qu’elle produit sont les mêmes. M. Dupeyron vante les succès qu’il a obtenus par l’emploi de l’eau de chaux : on ne doit pas s’en étonner, car il est reconnu que sous l’influence des alcalis caustiques fixes le plus grand nombre d’alcaloïdes perdent leur action et leurs propriétés chimiques.

Enfin, à cette période, il importe de bien couvrir les animaux pour appeler à la surface du corps la chaleur qui a considérablement baissé ; on peut aider l’action des couvertures par des frictions irritantes de farine de moutarde ou de vinaigre chaud.

Si, malgré tous ces moyens, on n’a pu empêcher