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Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/107

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Aux derniers bruits du jour dans l’air se maria.
L’appel venait du mont où les Passionnistes
Veillent sous des cyprès immobiles et tristes.
Comme un fidèle écho qui répond le premier,
Les moines du Liban, dont j’aimais le palmier.
Tintèrent à leur tour ; et le son dans l’air libre
De clocher en clocher roula le long du Tibre.
Longtemps, les yeux fixés à l’horizon lointain,
J’écoutai dans le ciel fuir le timbre argentin
Mais, tandis que mon âme un moment attendrie
Laissait avec le son flotter sa rêverie,
Déjà le crépuscule avait pâli les cieux ;
Et quand plus près de moi je ramenai les yeux,
La nuit tombait ; la lune, à travers les arcades,
Sur les gradins détruits ruisselait en cascades.
Sous les pâles rayons le colosse éternel