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Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/55

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J’ai gravi longuement cette pénible échelle,
Où Dieu te déposa sur le dernier degré.
En naissant tu reçus comme un dépôt sacré
Ces vérités qu’un âge apprend des autres âges,
Ce trésor lentement amassé par les sages,
Et que tu transmettras à tes enfants demain.
Nous avons tous les deux fait le même chemin ;
Mais je l’ai dû frayer avec toute la terre,
Ainsi qu’un pionnier, pas à pas, pierre à pierre.
Toi, tu l’as parcouru dans un char en un jour.
Nous arrivons ensemble au même carrefour ;
Tu n’as fait que deux pas : je marche dès l’aurore.
Tu lis où j’épelai longtemps ; ou bien encore
Je suis venu plus tôt à l’école que toi ;
Voilà tout ; mais tu sais la leçon comme moi.