Aller au contenu

Page:Grenier - La Mort du Juif-errant, 1857.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
▬ 74 ▬


« Pardonne cet instant de faiblesse. Tu vois
Que le seul souvenir de ces maux d’autrefois
Suffit pour ranimer ces trop vives blessures.
Dix-huit siècles en vain m’ont flétri de tortures ;
Elles saignent toujours. Il en est des douleurs
Qui nous ont fait verser les premiers de nos pleurs,
Comme des jours heureux du printemps de notre âge ;
L’éternité ne peut en effacer l’image.

« Que te dire des jours qui suivirent ces jours ?
Nuls coups aussi cruels n’en marquèrent le cours.
Pourtant Dieu n’avait pas épuisé sa colère.
La meule attend le grain qu’on a battu dans l’aire.