Page:Gresset - Ver-vert ou le voyage du perroquet de Nevers, 1735.djvu/18

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pars, cher Ver-Vert ; et, dans ton heureux cours,
sois pris, par tout, pour l'aîné des amours.
Tel fut fut l'adieu d'une nonain poupine,
qui, pour distraire et charmer sa langueur,
entre deux draps, avoit, à la sourdine,
très-souvent fait l'oraison dans Racine,

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et qui, sans doute, auroit, de très-grand cœur,
loin du couvent, suivi l'oiseau parleur.
Mais c'en est fait, on embarque le drôle ;
jusqu'à présent, vertueux, ingenu,
jusqu'à présent, modeste en sa parole :
puisse son cœur constamment défendu,
au cloître, un jour, rapporter sa vertu !
Quoiqu' il en soit, déja la rame vole,
du bruit des eaux les airs ont retenti,
un bon vent souffle, on part, on est parti.

Chant troisième

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La même nef legere et vagabonde,
qui voituroit le saint oiseau sur l'onde,
portoit aussi, deux nymphes, trois dragons,
une nourice, un moine, deux gascons :
pour un enfant qui sort du monastere,