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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/108

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qu’elle était du monde. Pourtant, elle abordait avec une liberté, une audace inconsciente, un sujet que les femmes voilent ordinairement, plus ou moins habilement. Immédiatement, elle me prévint que je n’obtiendrais d’elle que ce qui se donne pour de l’argent : l’amour physique. Elle tint parole. Si elle avait voulu, je l’aurais adorée ; elle ne s’en souciait pas, au contraire, elle éteignait en riant toutes mes tendresses, me refusant tout son être moral avec une âpreté féroce… Elle me répétait qu’elle ne pouvait m’aimer, et qu’elle n’en voulait pas faire la comédie. Elle m’abandonnait son corps, son sourire, ses caresses ; cela devait me suffire et il était inutile de lui en demander davantage… Sa possession m’affolait, en effet, mais elle ne me contentait pas. Malgré tout, mon aveuglement était si grand que je refusais de la croire ; je l’aimais follement, persuadé qu’elle mentait, que ses paroles étaient une coquetterie, bizarre, il est vrai… Vous avez pu deviner