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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/137

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Suzanne la savait d’une passion violente sous ses dehors tranquilles de blonde. La colère et le chagrin, la connaissance des mensonges qui avaient entouré son mariage, la rancune ne la perdraient-ils pas comme la faiblesse avait perdu sa sœur ?

En vain, elle se répétait que ce secret ne pouvait être connu dans l’avenir ; son bon sens lui criait que lorsqu’il y a eu faute, il y a toujours révélation.

Maintenant, Georges avait atteint une petite roulette ; et, attablés, ils jouaient avec animation, pour le plaisir de jouer, avec de grands rires quand d’énormes sommes fictives étaient perdues ou gagnées.

La bourgeoisie de Suzanne se choquait de cet amusement qui les mettait attentifs, presque anxieux autour de la table, avec la passion du jeu dans leurs yeux. Les corps des femmes penchés sur ceux des hommes, leurs mains se touchant pour ramasser les jetons, dans l’empressement du gain, lui semblaient une indécence : comme leurs rires trop so-