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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/144

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avec les anciennes impressions, sont réunis un jour, le coup est brutal, l’affection reste hésitante, ne reconnaissant plus celui que l’on aimait jadis, et qui choque maintenant, par toutes les habitudes et les sentiments inconnus qu’il a pris.

Suzanne aimait Germaine de confiance, de par la douce habitude de leur liaison d’enfance. Ce qu’elle aimait, c’était une image un peu indécise, unie aux gaietés de leur jeunesse, aux temps heureux où elles vivaient comme vivent les jeunes filles : sans préoccupations réelles, avec la sensation que la vie est encore à venir, et la tranquille succession des jours assurés par les parents.

La femme qu’elle voyait maintenant lui semblait une étrangère, ses fautes et ses faiblesses la laissant sans pitié, dans l’horreur de la femme sans passions pour celle qui a failli.

Quelque chose qu’elle analysait difficilement l’avait presque autant détachée d’Yvonne. Peut-être était-elle blessée de