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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/163

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les flacons de réséda dont Germaine se servait habituellement.

La toilette de la jeune femme durait longtemps, accomplie avec une attention et un art passionné. C’était la première sensation du bal, dans laquelle elle s’alanguissait à plaisir, jouissant de suivre sa beauté s’affermir et se développer pendant ces soins secrets et raffinés.

Après l’étalage de la poudre sur la vaseline que la peau tiède fondait, l’ombrage discret des cils et des sourcils, l’allumage léger de la lèvre ; chaque coin de son corps était scrupuleusement visité, chaque petite rougeur dissimulée, chaque léger poil épilé : jusqu’aux aisselles qu’elle rasait impitoyablement, détestant la tache fauve trop brutale, que le moindre mouvement découvrait sous le décolletage du corsage.

Ces heures de toilette, longuement traînées étaient la jouissance la plus exquise de la jeune femme ; le repos, la détente la plus complète des occupations et des tracas de la journée.