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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/253

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— J’en aurai pour un mois à ne pouvoir regarder mes repas, assura la vieille fille en secouant sa tête maigre.

Une jeune bonne frissonna, toute pâle au souvenir :

— Ça ne se voit pas deux fois dans la vie, mais ça suffit pour s’en souvenir toujours !

— Enfin, conclut la concierge, nous en avions les sangs tournés ! — ils étaient tous les deux couchés… morts tous les deux !… M. Paul tenait encore à la main le revolver… le sang coulait du lit sur le parquet… et dans la chambre, ce n’était qu’une fumée de poudre qui étouffait !

Suzanne s’attendait depuis le matin à une catastrophe. Derrière les atermoiements de la concierge, elle devinait une horrible mort. Et, pourtant, quand le doute ne fut plus possible, ce fut comme un coup qui la frappa, détraquant ses nerfs, la faisant trembler comme une vieille, avec la sensation d’étourdissement d’un heurt violent reçu sur la tête.