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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/261

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elle se mêler ? Et, un besoin fébrile la poussait à découvrir encore, à savoir tout ; toujours son esprit essayait de se persuader du drame sans y arriver jamais. Ses lèvres répétaient machinalement :

— Cela n’arrive pas, ces choses-là ! cela n’arrive pas !

Le fiacre roulait ; les objets extérieurs, les rues, les maisons, les passants défilaient, frappant les yeux de Suzanne sans que leur image pénétrât jusqu’à son esprit ; quand la voiture s’arrêta, elle n’avait rien vu ; ses enfants seraient passés près d’elle, elle ne les eût peut-être pas reconnus.

Mme Esterat ? demanda-t-elle à la concierge qui travaillait dans sa loge.

La femme se pencha, la regardant longuement, en ramenant d’un geste frileux sa pèlerine d’astrakan sur sa poitrine.

Mme Esterat ? — au troisième. Mais je ne sais pas si elle vous recevra.

Sans répondre, Suzanne monta l’escalier sombre, très ciré, avec un tapis rouge aux