Aller au contenu

Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du poste le plus voisin se sont transportés dans une chambre élégante où, dans le désordre d’une nuit d’amour, sur le lit taché de sang, deux corps gisaient : celui d’une jeune femme d’une admirable beauté et celui d’un jeune homme, presque nus tous les deux les poitrines labourées de balles. Le jeune homme est un peintre très connu et très regretté du monde artistique. On croit la jeune femme étrangère. Ce double suicide est attribué à un amour contrarié. »

À son tour Suzanne passa le journal à Yvonne qui attendait, anxieuse, et reporta les yeux sur Georges. Il lui fit pitié. Une sueur coulait sur ses joues pâles, ses lèvres tremblaient, il semblait vieilli de dix ans.

— Calmez-vous, dit-elle ; après tout, cet article ne révèle rien et passera peut-être inaperçu.

Il secoua la tête, bégayant, tandis que ses mains tremblantes dépliaient avec peine un second journal :

— Du moment qu’un journal en parle,