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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/32

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toutes les minutes, cette course désordonnée dans laquelle elle vivait, frappée secrètement de ces années qui galopaient incessamment vers la vieillesse, plus terrible pour elle que la mort.

Elle avait beau dormir peu, se coucher tard, économiser toutes les secondes, régler sa journée ; jamais elle ne pouvait remplir toutes les obligations qu’elle s’était d’abord créées, et qui la possédaient maintenant.

Suzanne écoutait, pleine de pitié dans son droit bon sens pour la faiblesse de sa sœur qui la livrait à toutes les influences sans résistance possible.

Sa vie, à elle, lui apparaissait comme le contraste absolu de celle de Germaine. Non qu’elle n’eût eu aussi des désillusions et des difficultés à vaincre, des chagrins à refouler au fond d’elle-même ; mais, son instinct l’avait toujours conduite dans la bonne voie et sa fermeté l’y avait maintenue.

Son mariage avec Philippe Leydet avait été surtout un mariage de raison. Le jeune