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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/50

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tant des dépenses de la maison, on arrivait à un chiffre dépassant certainement de trente à trente-cinq mille francs par an, la somme que Georges donnait à sa femme, indifférent de savoir si cela lui suffisait.

Et, comme Suzanne s’exclamait, avec la terreur de la bourgeoisie sensée pour la dette, Yvonne eut un geste de découragement : — Que faire ? Elle avait souvent songé à avertir Georges. Puis, une timidité, une répugnance à ce rôle de délatrice l’avait arrêtée. D’ailleurs, Germaine niait toute dette, et Watrin approuvait systématiquement les dépenses de sa femme, craignant le contrôle des siennes.

Anciennement, leur existence était montée d’une façon presque modeste ; leur train ne s’était que peu à peu augmenté. On n’habitait que depuis trois ans ce grand appartement, avec trois salons et mille détails de luxe. C’était une idée d’économie qui avait, soi-disant, décidé les Watrin. Les loyers avaient beaucoup diminué depuis quelques