Aller au contenu

Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maine, admirée et entourée comme elle devait l’être.

— Tu ne sors jamais ? demanda Germaine.

Suzanne chercha, ne trouvant rien d’abord ; puis, il lui revint, du commencement de son arrivée en Berry, le souvenir de quelques sorties : pauvres soirées, plus grosses de préoccupations, de préparatifs, de déconvenues, que d’amusement. Elle se rappelait les courses au fond des vieux magasins de la ville pour se procurer des gants, des chaussures dont elle avait honte ; l’ennui de sa robe de mariage, mal refaite ; la mauvaise humeur de son mari ; le froid en rentrant à pied, les jupes relevées, dans la ville aux rues étroites, dont les rares réverbères laissaient des ombres traitresses sur les bosses et les trous boueux des trottoirs.

— Je suis allée à trois bals, je crois, depuis que je suis à Issoudun : deux fois à la sous-préfecture et une fois à une soirée de contrat ; c’est tout. Maintenant, le sous-préfet