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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/81

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femme uniquement pour sa dot. Suffisait-il donc que l’acte civil et religieux y passa, pour sanctifier ce qui n’était, en réalité, qu’un accouplement vénal ?

Les romans démodés qu’elle avait lus, tout en exaltant pour un temps son imagination, lui avaient laissé la conviction du pouvoir de la femme. Anciennement, on lui donnait son cœur, sa vie, son honneur ; de nos jours, on lui donne de l’argent qui, avec les besoins de la vie moderne, vaut plus que tout.

Quand elle s’était mariée, tout en connaissant vaguement la puissance de l’argent, elle ne le désirait pas, ignorant les jouissances qu’il procure, et dont elle s’affamerait de plus en plus. Plus tard, aux prises avec ses désirs de luxe toujours montants, elle s’était affolée, prête à tout pour se procurer ce qui lui manquait.

Son affection pour son mari était morte très vite ; l’amour ne lui représentait plus qu’un acte sans charme, toujours ennuyeux, quel-