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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/92

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amies, je n’en connais que trois qui aient des amants… C’est peu, mais je t’assure que ce ne sont pas les plus corrompues !… Je ne puis pas te répéter ce que nous disons en riant… tu es trop loin de cela… je rougirais devant toi !… Qu’ai-je fait, moi, en comparaison d’elles ?

Et, serrant ses bras autour d’elle, elle se regardait avec attendrissement.

— Cependant, je souffre dix fois plus qu’elles !… En définitive, je n’ai pas un moment de calme… Je n’ai pas la récompense du plaisir, je suis esclave de ma faute… Sans cesse, je crains d’être découverte… Je suis obligée de mentir et de surveiller mes mensonges, dans une crainte constante de me contredire… Malgré tout, je suis toujours dans la misère, je cours du matin au soir, je travaille comme une ouvrière !… Ah ! je suis bien punie… Si tu crois que je tiens à mes amours !… pas plus que Georges aux siens, qui ont le tort de lui coûter plus cher !

Suzanne se leva brusquement. De nou-