Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/103

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Li uns atrempe sa vièle.
Cil flauste, cil chalmèle,
Et cil autre rechante et note
O a la lyre o a la rote.

(Roman du Chevalier à l’épée.)

Celui qui savait un conte ou une chanson de geste, devait l’interpréter sans trop se faire prier :

Fiz, se tu sez contes conter
Ou chanson de geste chanter
Ne le laisse pas trop proier.

(Enseignement Trebor.)

Dans le passage suivant, il est question de deux lais de Marie de France : le lai des Deux Amans et le lai du Chèvrefeuille, anecdote empruntée au roman de Tristan et Yseult :

Grans fut la feste, mes pleines i ot tant,
Mout a anui les iroie contant
Bondissent timbres et font feste mout grand.
Harpes et gigues et jugleors chantant,
En lor vièle vont les lais vièlant,
Qui en Bretagne firent ja li amant,
Del chevrefoie vont le sonet disant,
Que Tristan fit que Yseut aima tant.

(Lai de Colin Muset.)

C’est aux airs à danser que la musique doit, en grande partie, la vivacité de ses rythmes. Quelques-uns sont venus jusqu’à nous, soit par leurs noms, soit par les mélodies populaires ; le fameux branle du Poitou est déjà cité au xiiie siècle :

Car j’oï si grant mélodie,
C’onques tèle ne fut oïe
En citoles et en vièles ;
Oï faire notes nouvelles,
Dames et sons poitevinois
Oï en cors sarrazinois,