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Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/148

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que la corporation ne le considérait pas comme un instrument artistique et faisait défense, comme on le verra plus tard, d’en jouer ailleurs que dans les cabarets.

Le 17 décembre 1789, une députation des membres de l’ancienne corporation, composée des sieurs Le Lièvre, Desnoyers, Deshayes, Soli, Bruillard, Adnet, Gigou et Perrin, se présenta à la barre de l’Assemblée constituante, présidée par Fréteau, et fit don à la nation de la chapelle de Saint-Julien et Saint-Genès. Estimée 18 025 livres, elle fut vendue puis démolie.

De semblables corporations se formèrent également à l’étranger ; il s’en fonda une en Autriche, au xive siècle, sous le nom de Pfeiflerschaft, qui reconnaissait un chef suprême portant le titre de comte et ayant le droit de nommer un lieutenant, lequel portait le titre de roi. Les chanteurs et instrumentistes associés prirent, chez les Allemands, les noms de Stadpfeiffer, Kunstpfeiffer, Thürner. En Angleterre, sous le règne d’Edouard II, on trouve un sergent du roi des ménestrels, qui avait accès auprès du roi à toute heure et en toutes circonstances[1].

XI

Mais revenons à la vièle, que nous avons quittée un instant pour parler de ses interprètes.

On a dû remarquer sur la plupart des figures données jusqu’ici, que les personnages qui jouent de la vièle frottent généralement l’archet sur les cordes assez près de la touche, et semblent chercher l’endroit le moins large de l’instrument pour jouer avec plus de facilité.

Si la forme ovale, ronde ou carrée de la vièle était déjà une cause de gêne, par sa largeur, pour jouer des mélodies

  1. Wyrton, History of English poetry, cité par Kastner.