Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quant à celle du manuscrit des Adages du xve siècle, qui a une caisse courte, avec un manche très long, les côtés y sont aussi un peu creusés. Deux rosaces, percées en dessous des cordes, figurent les ouïes ; le cordier et le chevalet, qui est plat, s’y distinguent parfaitement ; mais le détail le plus intéressant se remarque sur son cheviller, arrondi et orné d’une tête sculptée, qui nous montre, pour la première fois, des chevilles placées sur les côtés, comme elles le sont sur les instruments à archet modernes.

sirène jouant de la vièle
Bas-relief de la cathédrale saint-jean, à lyon (xiiie siècle).

On continuait cependant à faire des vièles rondes, sans échancrures, au xve siècle. Telle est celle du beau manuscrit de Froissard, que joue un enfant nu, dessiné dans une des marges, et dont le cheviller est en équerre, semblable à celui d’un luth.

La vièle d’une des sirènes du charmant bas-relief qui se voit sur le portail de droite de la cathédrale Saint-Jean, à Lyon, n’a pas non plus d’échancrures ; mais cela n’a rien de surprenant, puisque le monument est du xiiie siècle.