Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/179

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de cet instrument. Il n’y a pas de manche ; la caisse, dont le fond est arrondi, se prolonge en se rétrécissant jusqu’au cheviller, renversé et recourbé, qui est garni de trois chevilles placées sur les côtés comme celles du violon. Les trois cordes sont attachées à un cordier et passent sur un chevalet dont les deux pieds reposent sur la table, en arrière des deux ouïes découpées en C presque droits tellement ils sont ouverts.
rebec
La Vierge et les Saintes
David Gérard (1450 + 1530).
Musée de Rouen.
La touche, aussi large que la caisse à laquelle elle adhère sur les côtés, est décorée d’une rosace ; de plus, elle s’avance assez loin au-dessus de l’instrument et forme ainsi une double table. Ce détail si caractéristique est particulier au rebec et à la gigue ; on le remarque sur la plupart de leurs représentations ; du reste, l’instrument donné ici est assez petit, on pourrait même le prendre pour une gigue si ce n’était sa largeur.

Cette peinture offre encore un grand intérêt, car l’archet est tenu de la main droite par l’ange musicien à peu près comme l’on tient aujourd’hui celui du violon. Son pouce appuie contre la hausse au lieu de presser la baguette ; quant à ses autres doigts, ils sont élégamment arrondis au-dessus de la baguette ainsi qu’on le fait de nos jours.

La main gauche de l’exécutant mérite aussi d’être étudiée ; le médius appuie à plat sur la chanterelle, et le pouce a l’air de remplir le même office sur la troisième corde.