Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/238

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pasons divers, car à première vue on prendrait plutôt ces trois violes pour un alto ou ténor, une basse et une contrebasse, que pour trois basses. Ceci nous amène à croire que la qualification de « viola a gambe » donnée à une viole,
viole à cinq cordes
d’après Mersenne (xviie siècle).
indiquait seulement la manière dont on la tenait pour la jouer, mais n’impliquait pas pour cela que c’était une basse.

Ces trois instruments ont les bords de leurs tables décorées de doubles filets ; ceux des cordiers le sont aussi. — Il n’y a pas de bouton dans l’éclisse pour accrocher le cordier, comme cela se pratique sur le violon ; mais une petite barre de bois est collée en travers de cette éclisse et dépasse les bords de la table supérieure ; c’est elle qui entre dans une ouverture ménagée à l’extrémité du cordier, et le fixe d’une façon assez rigide. — Les deux ouïes ont la forme de C, et se trouvent, comme sur nos instruments modernes, de chaque côté du chevalet, lequel n’est pas plat, mais arrondi, afin de permettre à l’archet de passer sur une seule corde, sans toucher ses voisines. — Le haut de la caisse s’amincit pour arriver au manche, qui n’est pas fixé à angle droit dans l’eclisse. — Les touches, qui s’avancent un peu au-dessus des tables d’harmonie, sont garnies de sept cases, placées à égale distance l’une de l’autre, et faites avec des liens qui entourent à la fois la touche et la poignée du manche. — Une tête sculptée se voit à l’extrémité de chacun des chevillers ; ceux-ci ne sont pas plus renversés que de nos jours,