Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/251

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Il en existe, à Londres, au South Kensington Museum, un très beau spécimen dont la caisse rappelle, par ses contours, celle de la lyre-viole de Mersenne, et qui porte la signature de Joachim Thielke, Hambourg, 1686, lequel a laissé divers instruments : luth, viole, guitare, etc., qui sont des chefs-d’œuvre de marqueterie et d’incrustation de bois, nacre, ivoire, or et argent.

Un non moins beau modèle de « viola bordone » se trouve au musée instrumental du Conservatoire de musique à Paris[1]. Il est de Norbert Bedler, luthier de la cour de Bavière, et daté de Würtzbourg, 1723.

Ce baryton est monté de six cordes de boyau et de dix-huit cordes de laiton. Il a des échancrures sur les côtés de la caisse, comme une viole ordinaire, deux ouïes et une toute petite rosace au-dessous de la touche. Attachées à un cordier, les six cordes de boyau reposent sur un chevalet très élevé et passent au-dessus de la touche qui n’a pas de divisions ou cases, avant d’aller retrouver leurs chevilles, lesquelles sont placées sur les côtés du cheviller. Les dix-huit cordes de laiton, accrochées à des boutons qui sont enfoncés dans l’éclisse, de chaque côté de la cheville servant à retenir le cordier, s’appuient sur un chevalet très large et très bas, placé en travers et au-dessous du grand, et de là vont rejoindre le cheviller en passant à découvert, dans l’intérieur de la poignée du manche. Elles sont protégées, au-dessus de la table, par la touche et par une petite tablette décorée d’ébène et d’ivoire. Les tables sont ornées de filets et ont des bords arrondis, dépassant les éclisses ; celle du fond est coupée en sifflet ; dans le haut, près du manche, une charmante tête sculptée termine le cheviller.

Voici les proportions de cet instrument :

Longueur totale 
1 400 millimètres.
            de la caisse y compris les bords des tables 
690
  1. N° 168 du Catalogue, édition 1884.