Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/327

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Celle que l’on vient de voir est de forme relativement moderne.
kemângeh roumy
ou viole grecque
Fétis en donne une de construction absolument semblable, mais beaucoup plus grande, qui faisait partie de sa collection ; elle a sept cordes de boyau et sept de laiton. Son accord procède des mêmes principes que celui de la précédente.

En Birmanie, sous le nom de « turr », il existe un instrument à archet, monté de trois cordes, qui est fidèlement imité de notre violon. Il est surchargé d’ornements, petits miroirs, perles fausses, nacre, etc.

Quant aux « kemângeh roumy » dont la forme paraissait très ancienne à Villoteau, nous ne pouvons mieux faire que de citer entièrement la description détaillée qu’en donne Fétis :

« La plus originale des kemângeh roumny est un instrument évidemment asiatique. Un corps étroit et long, déprimé dans sa largeur en remontant vers le manche, et ce manche tenant d’une seule pièce avec le corps de l’instrument et avec la tête ou le cheviller, donne à cette kemângeh l’aspect qu’on voit ici.

« L’instrument tout entier est formé d’un seul bloc de bois d’orme ou de sycomore. Sa longueur totale, depuis le sommet du cheviller jusqu’à l’extrémité inférieure, est de 53 centimètres ; sa plus grande largeur est de 104 millimètres, et la plus petite de 78 millimètres. Le corps sonore est creusé dans le bloc, à la profondeur de 6 centimètres. Sur le manche, dont la longueur n’est que de 63 millimètres, est placée la touche, qui s’avance au-dessus de la table, et sans la toucher, jusqu’à la longueur de 22 centimètres. La table est faite d’une seule planche de sapin de 32 centimètres de longueur, et de 3 millimètres d’épaisseur.