Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette mandoline, qui n’a que 0m,20 de longueur, est un petit luth de fantaisie, comme le prouve son cheviller presque en équerre.

En réalité, nous n’avons trouvé au musée de Cluny qu’un seul instrument de musique à cordes pincées ayant au catalogue une désignation exacte. C’est le n" 7010 :

« Mandoline en bois sculpté enrichie d’incrustations en écaille et en nacre, ouvrage du temps de Louis XIV. »

C’est en effet une mandoline. Il faut être juste !

VI

Les jongleurs, ménestrels et troubadours se servaient de vièles à archet et de vièles à roue.

Les vièles à archet étaient : la vièle proprement dite ; la rote, grande vièle se jouant pendue au col ou placée entre les jambes, comme le violoncelle ; la rubèbe, un peu plus grande que la vièle ; et la gigue, qui était la plus petite de toutes.

Cet ensemble ou réunion de quatre individus contenait deux modèles différents de caisse de résonance. De ce chef, on doit donc diviser les vièles en deux groupes distincts l’un de l’autre.

Dans le premier, qui comprend la vièle et la rote, que l’instrument soit rond, ovale ou carré, en un mot, quel que soit le dessin de ses contours, la caisse de résonance est toujours plate, des éclisses relient les deux tables et le manche se trouve complètement dégagé. Ce sont ces deux vièles qui descendent du crouth. Comme ce dernier, elles sont à fond plat avec éclisses, et la seule amélioration