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Ce dessin montre que la lyra avait à peu près la forme d’une mandoline ; elle ressemblait à la moitié d’une poire coupée en deux dans sa longueur. Sa caisse de résonance était faite d’une seule table fixée sur un corps creux et arrondi allant en s’amincissant jusqu’au cheviller, car la lyra n’avait pas de manche, à proprement parler, la partie de l’instrument que le musicien plaçait dans sa main gauche afin de pouvoir toucher la corde avec ses doigts ne se dégageait pas complètement de la caisse et n’en était que la continuation.

Deux ouïes, formant un demi-cercle, sont percées dans la table de chaque côté du chevalet sur lequel passe l’unique corde tendue sur l’instrument. Cette corde est attachée, d’un bout au cordier qui occupe la place habituelle, et de l’autre, à une cheville enfoncée dans le haut, au centre du cheviller qui est en forme de disque. La touche semble figurée par une partie unie qui paraît être au même niveau que la table. L’archet posé en travers, sur la corde, est tenu par une main prête à le faire mouvoir.

C’était donc un instrument à fond bombé, sans éclisses et sans manche.

II

Le célèbre manuscrit, du xiie siècle, de la bibliothèque de Strasbourg, intitulé : Hortus deliciarum, contient une autre représentation de la lyra.

Ce précieux ouvrage, composé par Herrade de Lansberg, abbesse du monastère de Sainte-Odile, en Alsace, renferme parmi ses vignettes une personnification de la philosophie et des sept arts libéraux, qui y sont représentés par sept tympans.

Sur l’un d’eux, au centre, la jeune fille qui figure la musique joue d’une harpe à neuf cordes, désignée sous le nom