Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T1.djvu/82

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Guillaume de Machault emploie tantôt le mot vièle, tantôt celui de viole pour la désigner :

Orgues, vielles, micamon.

(Prise d’Alexandrie.)


Car je vis là tout en un cerne,
Viole, rubèbe, guiterne.

(Le temps pastour.)

Mais le mot vièle a été généralement employé jusqu’au xve siècle. À partir de cette époque, il est devenu le nom exclusif de la vielle à roue, qui jusque-là s’était appelée symphonie, chiffonie, cifonie. C’est alors que celui de viole est resté définitivement aux instruments à archet du genre de la vièle. Nous continuerons donc à donner ce dernier nom à celui qui nous occupe.

III

Il est hors de doute que la vièle était déjà connue pendant le xe siècle, car on trouve de ses représentations tout au début du siècle suivant.

Coussemaker parle d’une vièle de forme ovale, ayant le manche dégagé et le fond plat, qui se voit dans une niche de marbre creusée dans le montant de droite de la porte de l’église Saint-Aventin, près de Bagnères, qui, à sa connaissance, est le plus ancien exemple de cet instrument, et dont il regrette de ne pouvoir donner la figure, parce que cette sculpture, de la fin du xie siècle, est assez grossière, et qu’il en possédait un dessin trop imparfait.

Nous en avons découvert d’antérieures à celle-ci, en Charollais, dans la verte vallée de l’Arconce, sur le portail de l’ancienne église du prieuré d’Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire), aujourd’hui église paroissiale de cette commune.