seulement, comme la touche de celui-ci était usée, on l’a remplacée par une plus épaisse, et l’on a augmenté par ce moyen le renversement du manche. Le violon de 1724, sur lequel M. Sarasate se fait entendre de préférence en public, a aussi sa poignée originale ; mais la touche y a été remplacée ; le renversement du manche se trouve nécessairement augmenté par ce procédé, ou par l’introduction d’une petite cale, entre la table et la poignée. Le rebarrage des tables et le changement des poignées étant des réparations et non des modifications, ces instruments sont donc tels qu’ils ont été construits. Comme ils sonnent merveilleusement au diapason actuel, qui est d’un ton plus élevé que celui en usage lorsqu’ils ont été fabriqués, on peut dire que les grands luthiers italiens n’étaient pas des mathématiciens, mais des artistes de génie, et que leur œuvre restera comme le modèle de la perfection.
Le violon de M. Sarasate, que nous reproduisons, porte la date de 1713 et mesure :
Longueur de la caisse |
355 | millimètres |
Largeur dans le haut |
165 | — |
— au milieu |
109 | — |
— dans le bas |
206 | — |
Longueur des |
75 | — |
— de la tête |
200 | — |
Hauteur des éclisses en bas |
31 | — |
— — en haut |
30 | — |
Félix Savart déclare que la masse d’air renfermée dans certains violons d’Antonio Stradivari et de Giuseppe Guarneri del Gesù produit toujours 512 vibrations à la seconde, soit le si naturel du diapason normal, et qu’en faisant vibrer les tables démontées de ces mêmes violons, il a constamment trouvé une différence de demi-ton entre la
les ans des anciens instruments italiens à Paris, parlait toujours de ce violon, mais ne le montrait jamais. Un autre, également de 1716, s’est d’abord appelé le Régent, puis le Superbe. Un violon de 1709 a été baptisé la Pucelle. Un autre, de 1711, fui nommé le Dauphin. Le dernier violon fait par Stradivari à l’âge de quatre-vingt-douze ans est connu sous le nom de Chant du cygne.