Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/150

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grands violonistes italiens se sont fait entendre au Concert spirituel : mais si ce dernier n’est venu lui-même, ses nombreux élèves nous ont fait connaître sa belle école.

Gossec fonda le Concert des Amateurs en 1770. C’est là qu’il fit entendre ses symphonies et celles de Haydn. L’orchestre, qui était excellent, s’acquit bien vite une grande réputation. Navoigille l’aîné le dirigeait avec beaucoup d’autorité. Parmi les violonistes on remarquait : Mestrino, Lahoussaye, Gervais, Berthaume, le chevalier de Saint-Georges, aussi habile à manier l’archet que l’épée ; Fodor, Guérin, les deux Blasius, etc.

XIV

Le violon progressa également en Allemagne, où il y eut, pendant le xviiie siècle, des maîtres tels que Franz Benda, Cari Ditters, Wilhem Cramer, Léopold Mozart, Andréas Romberg, Roab, Pichel, Eiselt, Danner, Fraenzel, Eck, le maître de Spohr, etc. La plupart de ces grands artistes restèrent au service des princes de leur pays, qui tous avaient des Chapelles et des Musiques particulières. Quelques-uns se produisirent en Angleterre et en Russie ; Stamitz et Andréas Romberg sont les rares qui se soient fait entendre à Paris.

Pendant fort longtemps, les princes et les nobles prirent part aux exécutions musicales et même théâtrales dans les cours des pays d’outre-Rhin. C’est ainsi qu’à Vienne, en 1724, l’empereur Charles VI dirigea plusieurs représentations d’Euristeo, opéra en trois actes d’Antonio Caldara, son maître de chapelle, et dont tous les interprètes, sans exception, chanteurs, danseurs et musiciens, faisaient partie de la plus haute noblesse. L’orchestre était composé de : deux clavecins, dont un pour l’empereur, qui accompagnait les chanteurs tout en dirigeant ; un téorbe, une flûte, deux haut-