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débuta au Concert spirituel en 1761, le jour de l’Ascension. L’année suivante il parut à chacun des concerts de la quinzaine de Pâques :

« M. Duport a fait entendre tous les jours sur le violoncelle de nouveaux prodiges et a mérité une nouvelle admiration. Cet instrument n’est plus reconnaissable entre ses mains : il parle, il exprime, il rend tout, au delà de ce charme qu’on croyoit exclusivement réservé au violon[1]. »

Après être resté dans la Musique du prince de Conti, jusqu’en 1769, Duport fit un voyage en Angleterre ; deux ans plus tard il alla en Espagne, et en 1773, il entra au service du roi de Prusse Guillaume II, à Berlin, auquel il enseigna le violoncelle et qui le nomma surintendant de ses concerts. La plupart des violoncellistes allemands de cette époque furent ses élèves.

Jean-Baptiste Cupis, fils du violoniste François Cupis, et neveu de la célèbre danseuse Camargo, fit partie de l’orchestre de l’Opéra jusqu’en 1771. Il partit alors pour l’Allemagne, y remporta de grands succès, principalement à Hambourg, puis revint à Paris et entreprit, presque de suite, un voyage en Italie, où il épousa la cantatrice Julia Gasperini. Cupis était né à Paris en 1741 ; la date de sa mort n’est pas connue. Il a fait paraître, chez Le Moine, à Paris, vers 1768, une méthode élémentaire de violoncelle.

C’est surtout par sa Méthode pour le violoncelle, contenant tous les principes nécessaires pour bien jouer de cet instrument, que Joseph-Bonaventure Tillière se rendit célèbre. Parue chez Jolivet, à Paris, en 1774, on en fit plus tard d’autres éditions chez Sieber, Imbault et Frère. Elle fut pendant très longtemps le vade-mecum de tout violoncelliste.

On voit combien fut grande l’influence de Bertault, non seulement en France, mais encore en Europe, où ses élèves portèrent ses traditions. Nous n’exagérons donc pas en le

  1. Mercure de France, avril 1762, p. 190.