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celle avec Cupis et Louis Duport, et fut nommé professeur au Conservatoire, lors de la fondation de cette école, en 1796. Il y fit la classe pendant près de trente-huit ans. Lamarre, Baudiot et Norblin furent ses élèves.

À Bruxelles, c’est Nicolas-Joseph Platel (Versailles, 1777 — Bruxelles, 1835), qui fit admirer les belles traditions de l’École française et forma, au Conservatoire de cette ville, où il professait, Servais, Balta et Demunck.

La plupart des auteurs disent que c’est dans les premières années du xviiie siècle que l’on introduisit le violoncelle à l’orchestre de l’Opéra. Mais, de même que pour l’alto, on ne le sait pas exactement, et il n’y aurait rien d’impossible à ce que cela soit arrivé plus tôt, puisqu’un certain nombre de maîtres pour la basse de violon exerçaient à Paris bien avant cette date. Cependant, comme le violoncelle remplaçait la basse de viole, à moins de créer des places spéciales, on ne pouvait l’admettre que lorsqu’il se produisait des vacances parmi les violistes.

En tout cas, il y fut joué, dans les premiers temps, par J.-B. Struck, dit Batistin, allemand d’origine, né à Florence, et qui mourut à Paris le 9 décembre 1755 ; et aussi par Marchand (sans doute l’un de ceux qui habitaient rue des « Poullies » en 1691), la Ferté (que nous avons vu parmi les violons du roi), Labbé (également violon de la Chambre), et Théobaldo de Gatti, connu sous le nom de Théobalde, lequel y resta pendant cinquante ans.

« La place de symphoniste pour la basse de violon, dit Titon du Tillet, qu’il a occupée pendant cinquante ans dans l’orchestre de l’Opéra de Paris, doit le naturaliser musicien français, quand même il n’aurait pas obtenu du roi ses lettres de naturalité[1]. »

Théobalde mourut à Paris en 1727, dans un âge très

  1. Le Parnasse françois, déjà cité.