Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/174

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Bottesini, ceux qui ne l’ont pas entendu ne peuvent se faire une idée de son prestigieux talent.

Lami, Chenié, Chaft (Louis-François Chatt, dit), Labro et Verrimst ont été successivement professeurs de contrebasse au Conservatoire, à Paris. Actuellement c’est M. Viseur, qui dirige cette classe. M. Wekerlin raconte ce qui suit :

« Le duc Guillaume-Maurice de Saxe-Mersebourg, qui vivait dans la première moitié du siècle dernier, avait une telle passion pour la contrebasse, que dans son château de Mersebourg une grande salle était entièrement garnie de ces instruments. Une contrebasse monstre trônait au milieu, et pour la jouer il fallait monter sur une échelle assez haute. Beaucoup d’étrangers visitaient ce duc, hospitalier et d’un commerce facile, mais chacun d’eux était obligé d’écouter un ou plusieurs morceaux de contrebasse, exécutés par le duc, et ne pouvait se dispenser de lui témoigner son ravissement. À tous ses voyages, même à ses promenades, le duc était accompagné d’une contrebasse appelée la Favorite ; de temps en temps, il s’arrêtait, en jouait un peu, puis continuait son chemin[1]. »

Si l’histoire est vraie, l’octobasse de J.-B. Vuillaume n’était pas une invention nouvelle.

XX

Quantité de locutions proverbiales et populaires se rattachent au violon :

Accorder les violons, veut dire que l’on organise une fête :

« On accorde déjà les violons pour l’Exposition universelle de 1900, Il va falloir, en effet, donner à ce moment-là des fêtes officielles, avoir même, à l’occasion, table ouverte, et ce n’est pas avec

  1. Wekerlin. Musiciana, p. 162.