Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/317

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beau spécimen, qui fut fait pour A. Viotti, est conservé au musée du Conservatoire, à Paris[1]. Il porte le numéro 26. On lit sur la table :

A. Viotti
P. I. T.[2].

Et plus bas, ce quatrain enguirlandé de fleurs peintes en grisaille :

À mes essais daigne sourire !
Fais résonner ce nouveau violon :
Et l’on dira que d’Apollon
J’ai retrouvé l’harmonieuse lyre.

La sonorité des violons de ce modèle est un peu grosse et ne manque pas de douceur ; mais elle a bien moins de timbre et d’éclat que dans les violons ordinaires. Ils contiennent cette étiquette manuscrite :

La date du 21 janvier 1818 est celle du brevet. Les lettres C. I. D. indiquent le titre de l’auteur : capitaine, ingénieur, deuxième classe. Le n° 244 est celui du violon.

Ingénieur et non luthier, Francis Chanot avait installé l’atelier pour construire ses violons chez Lété, fabricant d’orgues, et avait fait venir, pour cela, des ouvriers de Mirecourt, entre autres Georges Chanot, son frère, et J.-B. Vuillaume.

Rappelé à l’activité, il obtint le grade d’ingénieur de première classe, un peu avant sa mort. Son violon n’eut qu’un succès de peu de durée ; malgré cela, on en fit un certain nombre d’imitations à Mirecourt.

Chanot (Georges). — Mirecourt. 26 mars 1801 † Cour-

  1. N° 31. Catal., 1884.
  2. Abréviation de : Primiero Intrà Tutti (le premier entre tous).