Page:Grillet - Les ancêtres du violon et du violoncelle, 1901,T2.djvu/49

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Parlant des carrousels « qui représentent les spectacles les plus magnifiques », Titon du Tillet dit aussi :

« La musique, sur-tout celle des instrumens les plus éclatans, tels que les tymbales, les haut-bois et les violons, animoit toutes ces fêtes et ces divertissemens[1]. »

À l’arrivée de Louis XIV à Bordeaux, en 1660, après son mariage avec Marie-Thérèse :

« Les violons suivoient le bateau du Roi ; le son des trompettes et le bruit des canons se mêlèrent à la musique. Le Roi et les Reines y prirent plaisir[2]. »

Le passage suivant du Menteur de Corneille fait allusion à un concert sur l’eau où l’on voit des violons. C’est Dorante qui parle :

Comme à mes chers amis je veux tout vous conter
J’avais pris cinq bateaux, pour mieux tout ajuster ;
Les quatre contenoient quatre chœurs de musique
Capables de charmer le plus mélancolique :
Au premier, violons ; en l’autre, luths et voix :
Des flûtes au troisième, au dernier des hautbois,
Qui leur à tour en l’air poussoient des harmonies
Dont on pouvoit nommer les douceurs infinies.

On sait déjà, qu’avant François Ier, les chanteurs et les instrumentistes de la Chapelle des rois de France exécutaient alternativement la musique sacrée et celles des fêtes et divertissements de la Cour ; et que ce prince créa un corps de musiciens indépendant du service divin et l’attacha spécialement à sa Chambre.

  1. Le Parnasse françois.
  2. Mémoires de Mme de Motteville, t. IV, p. 222.