Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/107

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fite pour se jeter hors du carosse. Mais Chapelle irrité le poursuit, et le prend au collet  ; le Valet se defiend, et le Cocher ne pouvoit les séparer. Heureusement Molière et Baron, qui étaient à leur fenêtre, aperçurent les Combatans : ils crurent que les Domestiques de Chapelle l’assommoient : ils acourent au plus vite. Baron, comme le plus ingambe, arriva le premier, et fit cesser les coups  ; mais il fallut Molière pour terminer le différent. « Ah ! Molière, dit Chapelle, puisque vous voilà, jugez si j’ai tort. Ce coquin de Gèdemer s’est lancé dans mon carosse, comme si c’étoit à un Valet de figurer avec moi. — Vous ne savez ce que vous dites, répondit Godemer  ; Monsieur sait que je suis en possession du devant de votre carosse depuis plus de trente ans  ; pourquoi voulez-vous me l’ôter aujourd’hui sans raison ? — Vous êtes un insolent qui perdez le respect, répliqua Chapelle  ; si j’ai voulu vous permettre de monter dans mon carosse,