Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/130

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accens et des gestes nécessaires pour toucher le spectateur. Il ne déclamoit point au hasard, comme ceux qui destitués des principes de la déclamation, ne sont point assurés dans leur jeu : il entroit dans tous les détails de l’action. Mais s’il revenoit aujourd’hui, il ne reconnoitroit pas ses ouvrages dans la bouche de ceux qui les représentent.

Il est vrai que Molière n’étoit bon que pour représenter le Comique ; il ne pouvoit entrer dans le sérieux, et plusieurs personnes assurent qu’aïant voulu le tenter, il réussit si mal la première fois qu’il parut sur le théâtre, qu’on ne le laissa pas achever. Depuis ce tems-là, dit on, il ne s’atacha qu’au Comique, où il avoit toujours du succès, quoique les gens délicats l’acusassent d’être un peu grimacier. Mais si ces personnes là le lui avoient reproché à lui-même, je ne sais s’il n’auroit pas eu raison de leur répondre que le commun du Public