Page:Grimarest La Vie de Molière (1705).djvu/161

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qui jugent avec équité par les connoissances les plus communes. Et Molière avoir bien raison d’être mortifié de l’avoir travaillé avec tant de soin pour être payé de sa peine par un mépris assommant. Et si j’ose me prévaloir d’une ocasion si peu considérable par raport au Roi, on ne peut trop admirer son heureux discernement, qui n’a jamais manqué la justesse dans les petites occasions, comme dans les grands événemens.

Au mois de Novembre de la même année 1670, que l’on représenta le Bourgeois Gentilhomme à Paris, le nombre prit le parti de cette pièce. Chaque Bourgeois y croyoit trouver son voisin peint au naturel ; et il ne se lassoit point d’aller voir ce portrait. Le spectacle d’ailleurs, quoiqu’outré et hors du vrai-semblable, mais parfaitement bien exécuté, atiroit les Spectateurs ; et on laissoit gronder les Critiques, sans faire atention à ce qu’ils disoient contre cette pièce.

Il y a des gens de ce tems-cy qui prétendent que Molière ait pris l’idée du